Le site de Ann Rocard

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Question : comment ? où ?

Comment ? Où ?



Sur mon site internet, j’ai détaillé l’écriture de certains livres, par exemple « Meurtre sur le Nil », « Cordes sensibles », « Le secret du Mont-Saint-Michel » ; vous pouvez lire ces articles.

Comment j'écris ?


En général, j'écris un rapide brouillon à la main de préférence au crayon à papier, et puis je m'installe devant mon "traitement de texte" (J’utilise mon ordinateur comme une machine à écrire. Simplement, je peux transformer les mots et les phrases quand ils ne me plaisent plus, supprimer des passages, en ajouter d’autres.) Je n’hésite jamais à vérifier dans les dictionnaires une règle de grammaire, un mot, un synonyme...
Puis je lis le texte à voix haute plusieurs fois (très important !) et je le corrige. Ensuite, je le lis à mes enfants ou à d’autres personnes, toujours à voix haute... et le modifie légèrement. Je laisse le texte se reposer pendant quelques jours ; pendant ce temps-là (s’il s’agit de romans pour ados ou adultes) je le confie à quelques lecteurs de mon petit comité de lecture pour avoir leur avis. Quand je reprends le texte, j'éprouve souvent le besoin d'apporter quelques retouches. Quand le texte sera accepté, l'éditeur me demandera peut-être aussi des modifications.

Combien de brouillons différents ?


Ça dépend des textes. Pour les pièces de théâtre et les chansons faciles, il n’y a pratiquement aucune retouche. Pour les chansons difficiles, les romans pour ados, les nouvelles pour adultes : environ deux ou trois brouillons. Pour les romans pour adultes : de très nombreux brouillons successifs ; je gribouille dans tous les sens les textes imprimés précédents.

Une de vos questions très intéressante :

Est-ce que je construis histoires progressivement, à partir d'une idée de départ, ou ai-je déjà l'histoire en tête lorsque je me mets à écrire ?


Cela dépend des histoires. Pour les textes longs, j’ai souvent une idée de départ, la documentation va alimenter et modifier le fil conducteur. Ainsi dans l’un de mes romans pour adultes, l’histoire des premiers aviateurs intervient alors qu’a priori, j’étais peu intéressée par ce thème... Mais la recherche de documents sur le début du 20e siècle a fait dévier mon histoire.

Comment j'écris une pièce ?


Je suis dans la situation du metteur en scène qui est en train de monter une pièce (comme pendant les ateliers que j'anime). Tout s'articule sans que je réfléchisse au contenu... et souvent, je fais entrer sur scène le personnage que j'attends le moins pour surprendre le spectateur. Pour les pièces policières, je ne connais le coupable qu'à la dernière scène !

Une méthode de travail ?


Il faut organiser ses journées. Comme pour tous les métiers, il faut avoir des horaires précis (travailler au moins huit heures par jour, si ce n'est vingt heures quand j'ai pris du retard !!!).
Comme je le dis dans la réponse suivante, le moment où j’écris le mieux (le crayon court presque tout seul sur les feuilles de brouillon...), c’est de 7 à 9 heures... où ? Dans mon lit, assise en tailleur, avec une théière à portée de main. Incroyable, mais vrai !
Après une pause douche + maison (lessives à mettre en route par exemple), je rentre dans mon ordinateur tout ce que j’ai écrit le matin même. Pour plusieurs raisons : j’ai déjà du mal à relire mes brouillons car j’écris « comme un cochon » ; quand les feuilles de brouillon s’accumulent, il est difficile de s’y retrouver (cela m’est arrivé pour mon premier roman pour adultes qui comporte plus de 300 pages) ; pour modifier, retravailler, développer un texte, la version dactylographiée est nettement plus lisible.
En général, le dernier tiers de la journée de travail est réservée aux corrections, courrier, etc. sauf si je suis « lancée » sur un sujet ou si je dois terminer un texte urgent (ex. une pièce de théâtre qui sera pré-jouée le lendemain !).

L'écriture est la partie passionnante, mais il y a aussi les retouches de textes, les relectures nombreuses des manuscrits avant l'impression, les corrections d'illustrations (certains illustrateurs m'envoient des dessins au brouillon et je dois leur dire ce qui ne va pas), le courrier ou courriel (je reçois environ cinquante lettres ou mails d'écoles,collèges, bibliothèques, cours de théâtre, enseignants... par semaine !), les cours de théâtre, les déplacements en France et à l'étranger (dans les écoles, les salons du livre...), les rendez-vous avec les éditeurs la plupart parisiens, etc.
Quand ai-je donc le temps de respirer ? À vous de répondre !


Où j'écris ?


J'aime bien écrire au calme, dans un endroit fermé. Par la fenêtre de mon bureau (une pièce de ma maison), j'aperçois des arbres et des fleurs car j'habite dans un petit village de bord de mer. J'écoute les oiseaux en tapant sur le clavier de mon ordinateur (la nuit, c'est plutôt des ululements de chouette !). Pour gribouiller un premier brouillon au crayon à papier, j'écris parfois dans le train, dans mon jardin... Mais l’endroit que je préfère et où j’écris le mieux : c’est dans mon lit, le matin à 7 h en buvant du thé. Drôle d’idée !!!